Nous sommes déjà en 2023 et l’année 2022 nous a offert de nombreux livres fantastiques ! Vous avez raté certaines sorties l’année dernière et vous voulez rattraper le temps perdu ? Pas de problème, j’ai pensé à vous ! J’ai préparé une petite sélection des meilleurs livres de 2022 pour vous faire découvrir les pépites littéraires que vous auriez pu manquer. Alors, prêts à plonger dans les histoires qui ont marqué l’année passée ? C’est parti !
Numéro deux, de David Foenkinos (Fiction)
Il est impossible de passer à côté du phénomène Harry Potter, que l’on apprécie ou non. Notre jeune Martin Hill a dû endurer un vrai supplice lorsqu’il a été décidé au dernier moment de choisir Daniel Radcliffe pour incarner le célèbre sorcier, le condamnant à ne jamais être plus que le numéro deux.
Ce livre est d’une lecture captivante, alors si vous décidez de le lire, prévoyez bien quelques heures avant de le reposer. On ressent comme un regard privilégié sur ce phénomène, car bien que l’histoire soit romancée, elle s’appuie sur des faits réels. On se demande alors à quel point cela doit être éloigné de la réalité pour ceux qui n’ont pas été choisis, et aussi les bouleversements dans la vie des personnes qui l’ont été.
Une lecture très intéressante que je vous recommande vivement.
Le Grand Monde, de Pierre Lemaitre (Roman)
Le dernier roman de Pierre Lemaitre est une véritable œuvre d’art, riche en émotions et en surprises. Il débute en 1948 à Beyrouth, où la famille Pelletier se réunit pour un anniversaire très spécial. Avec son style drôle et jubilatoire, l’auteur nous embarque dans un voyage à travers le temps, des années de rationnement et de pénurie de logement à l’Indochine en guerre. Les personnages, tragiques et inventifs, nous impressionnent, nous horrifient, nous émeuvent et nous réjouissent.
Le Grand Monde de Pierre Lemaitre est une réussite totale, et sa fin, en clin d’œil à « Au-revoir là-haut », est à couper le souffle. Un roman que j’ai beaucoup aimé et que je recommande vivement !
Anéantir, de Michel Houellebecq (Roman, Fiction littéraire)
Dans le roman « Anéantir », nous sommes plongés dans un futur proche, en 2027, quelques mois avant une élection présidentielle cruciale. Le personnage principal, Paul Raison, est un haut fonctionnaire dévoué à Bruno Juge, le ministre de l’Économie, qui est pressenti pour de plus hautes fonctions. Paul est un homme solitaire, enfermé dans sa routine et déprimé. Il est plus attaché à sa charge qu’à sa femme, avec qui il ne partage plus rien, sa seule relation significative étant celle qu’il entretient avec son ministre.
Autour de lui, le monde est en proie à des attentats terroristes fréquents, ce qui le pousse à remettre en question l’existence humaine et à se demander s’il existe des havres de joie, de plaisir et de beauté pour apaiser nos âmes égarées. Le style de Michel Houellebecq est reconnaissable, misanthropique et réaliste.
Le personnage de Paul évolue au fil des pages, jusqu’à une sorte d’élévation, dans un monde en constante mutation. Ce roman est également une sorte de chronique familiale sur fond de critique sociale, grâce au genre de l’anticipation. Il est une réussite, avec un ton juste, une intrigue prenante et un propos toujours intelligent. Comme d’habitude chez cet auteur, les thèmes les plus variés sont abordés, tels que l’enfance, les maisons de retraite, la politique, etc. Il est passionnant à lire et ne doit pas être manqué.
Connemara, de Nicolas Mathieu (Fiction littéraire)
« Connemara » est une histoire à laquelle chacun pourra s’identifier en raison d’un détail qui rappellera les souvenirs d’enfance ou les regrets d’aujourd’hui.
Hélène et Christophe, qui ont chacun suivi leur propre chemin, se retrouvent à la quarantaine dans leur ville natale de l’est de la France, où ils ont tous deux étudié. Hélène a réussi professionnellement et a tout ce qu’elle désire, mais elle cherche quelque chose de plus. Elle retrouve Christophe, qu’elle a connu en tant que star du hockey au lycée et ex-petit ami de sa meilleure amie, sur les réseaux sociaux. Ils se retrouvent rapidement pris dans une passion charnelle qui va les mener à une explosion.
Nicolas Mathieu écrit cette histoire avec brio en évitant les clichés des romans à l’eau de rose. La narration est bien rythmée, ce qui permet au lecteur de ne pas s’ennuyer et de se laisser emporter par l’histoire. Bien que le sujet puisse sembler banal, l’auteur parvient à captiver le lecteur avec la destinée des deux personnages principaux. « Connemara » est un divertissement agréable et un excellent choix de lecture pour les vacances.
Cher connard, de Virginie Despentes (Roman épistolaire, Fiction littéraire)
« Cher connard » est un roman épistolaire où Oscar et Rebecca échangent des lettres. Il est un auteur à succès relatif qui se retrouve au cœur de la tourmente de « Me too », tandis qu’elle est une actrice à la gloire passée et en proie à la drogue. Leurs échanges seront parfois interrompus par les pages d’un blog tenu par Zoé Katana, l’ancienne attachée de presse d’Oscar et fan de Rebecca. Au cours de cette correspondance, ils abordent des sujets tels que la censure, les relations hommes-femmes, la misère sociale, la culture et la toxicomanie.
Les personnages de Virginie Despentes sont très réalistes, parfois énervants, parfois terriblement fragiles. Elle analyse avec une plume acérée et drôle la société contemporaine. Ce roman est à la fois divertissant et intelligent, il a secoué un peu la rentrée littéraire de 2022.
L’Affaire Alaska Sanders, de Joël Dicker (Thriller, Mystère, Policier)
Dans « L’Affaire Alaska Sanders », Joel Dicker nous plonge dans une enquête passionnante où le meurtre d’une jeune femme, Alaska Sanders, est le point de départ. Le roman suit Markus Golman, un écrivain en quête de son prochain sujet d’écriture, qui se met en tête de rouvrir l’enquête bâclée à l’époque et de découvrir la vérité. Il est accompagné dans cette quête par Perry Gahalowood, un flic bourru mais attachant.
La narration est efficace, avec des révélations qui se dévoilent petit à petit, donnant au lecteur l’impression de découvrir les morceaux d’un puzzle. L’ambiance des petites villes américaines est décrite avec précision, chaque personnage ayant ses propres secrets et choses à cacher. Le roman est parfois noir, mais on passe un bon moment à suivre l’enquête menée par Markus et Perry.
La décision, de Karine Tuil (Fiction psychologique)
Alma est une juge antiterroriste à Paris qui dirige sa propre section et travaille avec liberté. Malgré des origines différentes, elle a épousé un juif orthodoxe nommé Ezra, mais leur mariage n’a pas été accepté facilement par les deux familles. Elle a des enfants avec Ezra, mais leur couple est en train de s’effriter car Ezra, ancien Goncourt, est devenu aigri et ne peut plus écrire.
Alma a besoin d’air et commence une liaison dangereuse avec un avocat nommé Emmanuel, qui défend souvent des individus indéfendables. Elle se concentre sur un dossier épineux, celui d’Abdeljalil, un Français parti combattre pour Daesh en Syrie et arrêté lors de son retour en France. Elle doit décider s’il doit rester en prison ou être placé sous surveillance électronique, tout en se posant la question s’il serait capable de commettre un attentat s’il était libéré.
Elle doit agir sans émotion, sans préjugés et sans instinct de vengeance, même si la veille elle a vu la douleur et les pleurs d’une mère de victime. Les erreurs peuvent être coûteuses et entraîner de la solitude. Ce roman de K.Tuil, qui aborde des thèmes rousseauistes, est remarquable pour son réalisme et son côté tragique.
Le Mage Du Kremlin, de Giuliano da Empoli (Fiction)
Dans son premier roman, Giuliano da Empoli, politologue italien connu pour ses travaux en tant qu’essayiste et ancien conseiller de Matteo Renzi, nous emmène dans les coulisses du Kremlin pour mieux comprendre la société russe et la personnalité de son dernier dictateur en date. Cet ouvrage, achevé en janvier 2021, un an avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, peut être qualifié de visionnaire.
Le personnage principal est Vladislav Yuryevich Sourkov, l’ex-éminence grise de Vladimir Poutine, rebaptisé Vadim Baranov dans le roman. Il nous éclaire sur les arcanes du pouvoir russe au cours des trente dernières années en partageant les récits captivants de ses années au sommet du pouvoir.
Depuis sa datcha isolée en périphérie de Moscou, où il vit depuis sa « retraite », il raconte son parcours incroyable en passant de la fin des années Eltsine aux prémices de la guerre en Ukraine, en passant par la crise tchétchène, l’annexion de la Crimée et les Jeux Olympiques de Sotchi. Il dépeint également le portrait d’un mégalomane solitaire qui s’est débarrassé de toute opposition au fil des années, invitant ainsi à comprendre cette politique de violence, de propagande et de désinformation qui est totalement incompréhensible pour la plupart des Occidentaux. Ce roman, avec son réalisme effrayant, est un véritable coup de cœur !
Une sortie honorable, de Eric Vuillard (Fiction historique)
Avec un style caustique, direct, cynique et parfois moralisateur, Eric Vuillard décrit l’Indochine et la défaite « annoncée » à Dien Bien Phu. Il montre comment cet épisode n’est finalement que l’épilogue d’une longue histoire qui, selon lui, n’aurait pu se terminer autrement.
Il dévoile également les comportements « en coulisse » qui ont largement anticipé cette déroute, voire l’ont précipitée. Il critique la manière hautaine et arrogante dont la haute aristocratie et les dirigeants militaires français ont géré la situation en Indochine, et évoque comment la haute finance française a profité de la défaite.
Il croise des personnages historiques qu’il décrit avec brio, verve et gouaille. On finirait par plaindre ces piteux militaires qui ont envoyé des milliers de « soldats français » (tirailleurs sénégalais pour un grand nombre…) à la boucherie, mettant en lumière l’ineptie de la guerre et sa vacuité, mais aussi la triste logique de la haute finance, préfigurant les conseils d’administration modernes déconnectés des entreprises.
Regardez-nous danser, de Leïla Slimani (Fiction historique)
Dans ce second opus de la saga familiale, la romancière plonge le lecteur dans un Maroc en révolution, où la famille Belhadj doit naviguer entre les traditions et les tensions politiques sous le règne d’Hassan II.
Mathilde, une jeune alsacienne, doit affronter les crapauds attirés par sa nouvelle piscine tout en luttant contre les pressions sociales pour émanciper sa vie. Le roman suit les personnages qui cherchent à échapper aux traditions et à la répression du régime en place pour atteindre la liberté et le bonheur, malgré les risques que cela comporte.
Il est bien écrit, avec des personnages plus développés et plus empathiques, mais avec une narration classique. On espère ne pas attendre encore 2 ans pour le prochain opus !
Ton absence n’est que ténèbres, de Jón Kalman Stefánsson
Dans « Ton absence n’est que ténèbres », Jon Kalman Stefansson nous emmène dans les fjords de l’ouest de l’Islande, où le temps semble s’être arrêté.
L’histoire suit un homme qui se réveille dans une église sans aucun souvenir. Il est rejoint par une femme qui semble le connaître, et ensemble ils commencent un voyage pour découvrir son passé. Ce roman surprenant et foisonnant nous emmène à travers l’histoire de l’arrière-arrière-grand-mère, où une décision peut changer le cours du monde, et où l’amour est un fil conducteur constant.
La prose de Stefansson est à nulle autre pareille, et la traduction de Eric Boury lui donne encore plus de luminosité. Ce roman incontournable doit être lu et relu lentement, en prenant le temps de réfléchir et de ressentir chaque passage. Stefansson est un grand auteur et cette histoire est un témoignage de son talent littéraire.
Quand tu écouteras cette chanson, de Lola Lafon (Biographie)
Dans ce livre, l’auteur, Lola Lafon, présente Anne Frank comme une écrivaine prodige et pas seulement comme un symbole de la Shoah. Elle met en lumière son journal comme une œuvre littéraire et pas seulement comme une dernière trace d’une adolescente juive assassinée par les nazis.
Il est important de rappeler constamment les horreurs de la Shoah et de tous les génocides, et ce livre en est un exemple. Il évoque une nuit passée dans un appartement vide d’Amsterdam, depuis que la Gestapo a arrêté la famille Frank et leurs amis.
Comme l’a souhaité Otto Frank, le lecteur se confronte à l’absence. Lola Lafon tente de ne pas réduire Anne Frank à un symbole, mais l’émotion est présente et empêche le personnage principal de pénétrer dans la chambre qu’Anne occupait.
Le livre se termine sur une autre histoire de massacre qui met en garde contre les dangers de considérer certains individus comme des dangers à éliminer.
Le jeune homme, de Annie Ernaux (Autobiographie)
Ce livre court d’Annie Ernaux, publié avant qu’elle ne remporte le prix Nobel de littérature, raconte une histoire d’amour tout en explorant les thèmes du temps et de l’écriture. Le jeune homme qui était son amant avait 30 ans de moins qu’elle, il écrivait des lettres d’amour comme Yann Andrea l’a fait pour Marguerite Duras avant de la rencontrer. Cette référence ajoute une profondeur à la relation décrite par Ernaux, bien que celle-ci soit moins tumultueuse. Elle évoque également les regards choqués qu’elle a reçus en raison de l’écart d’âge entre elle et son amant, soulignant que cela ne heurte pas autant lorsque c’est l’homme qui est plus âgé.
Une belle lecture où chaque mot a une signification, qui relie la vie de l’auteur à son travail littéraire.
La crue : L’épique saga de la famille Caskey, de Michael McDowell (Fiction)
La ville de Perdido en Alabama est malheureusement située à la confluence de deux rivières, Perdido et Blackwater. En 1919, une inondation massive a inondé la ville. Par miracle, une jeune femme nommée Elinor est retrouvée réfugiée à l’étage d’une maison inondée. Elle marque immédiatement les esprits par son apparence physique et le mystère qui l’entoure.
Elle est rapidement intégrée à la communauté grâce aux liens qu’elle noue avec la famille Caskey, elle s’implique dans la vie locale en enseignant les élèves de la petite école, puis en se mariant avec Oscar, le fils Caskey, malgré la haine de sa belle-mère Mary-Love. Des phénomènes étranges se produisent toujours en lien avec Elinor, qui semble dotée de pouvoirs extraordinaires pour arriver à ses fins.
On s’installe avec plaisir dans cette histoire, attiré par le fantastique sous-jacent et la personnalité intrigante d’Elinor. Ce premier opus est court et donne immédiatement envie de poursuivre les aventures de la famille Caskey.
Vivre vite de Brigitte Giraud (Récit)
Aujourd’hui, elle a signé la vente de la maison qu’elle avait achetée avec Claude il y a vingt ans mais dans laquelle il n’a jamais vécu. Elle avait emménagé seule avec leur fils, alors qu’ils avaient des projets plein la tête pour y vivre ensemble. Tout s’est passé très vite, entre la signature de l’acte de vente, l’accident qui a causé la mort de Claude, les obsèques et le déménagement. Cette maison est devenue le témoin de sa vie sans Claude, elle apprend à vivre seule et à dire « je » au lieu de « nous ». Elle veut comprendre comment l’accident est arrivé et revient sur les petits détails qui ont conduit à ce drame.
Le roman de Brigitte Giraud est un excellent cru qui me réconcilie avec le prix Goncourt après deux lauréats dont les livres ne m’ont pas passionné. J’ai particulièrement aimé la construction du récit, une bouleversante déclaration d’amour, un roman intime avec en toile de fond la musique et la belle ville de Lyon. L’époque décrite est presque insouciante, un peu bohème d’avant la révolution numérique. Si certains passages peuvent paraître un peu longs pour ceux qui n’aiment pas particulièrement la moto, c’est un livre sur les passions qui rendent la vie encore plus belle. Brigitte Giraud aborde avec une grande délicatesse les thèmes de l’absence, de la culpabilité et de la reconstruction, sa plume est claire et éclatante. Ce roman est plus qu’une déclaration d’amour, c’est un hommage à la vie. Il m’a littéralement captivé, je me suis tout de suite senti bien en le lisant. Ce récit court prouve qu’il n’est pas nécessaire de remplir des pages pour émouvoir le lecteur.
Paris-Briançon, de Philippe Besso (Fiction)
Le livre se déroule à bord d’un train de nuit reliant la capitale aux Alpes, Briançon. On fait la connaissance d’un petit groupe de voyageurs qui partagent un wagon, on apprend à les connaître et à s’attacher à eux, tout en étant bercé par le roulis du train, jusqu’à ce qu’un drame inattendu survienne.
J’apprécie la façon dont l’auteur décrit ses personnages, les lieux et le train, en explorant le passé des personnages et en révélant leur personnalité. Son style est poétique, plein de pudeur et toujours captivant.
J’ai beaucoup aimé l’idée du voyage en train et l’un de mes rêves est de voyager en train à travers l’Europe avec mes enfants. C’est pourquoi j’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman, ce huis clos où l’ambiance est agréable et propice aux discussions et réflexions. La fin est réussie même si elle laisse un goût amer en bouche. J’ai été triste de devoir dire au revoir à certains personnages à qui je m’étais tellement attaché.
V13 : Chronique judiciaire, de Emmanuel Carrère (Fiction)
V13 est le nom donné au procès des attentats du 13 novembre 2015. Emmanuel Carrère a assisté au procès et l’a chroniqué pour L’Obs, ces écrits ont été retravaillés pour devenir ce récit divisé en 3 parties : les parties civiles, les accusés et la cour.
Ce livre est un récit puissant, clair, parfois drôle et d’une grande humanité. L’écrivain, homme de conviction, montre son talent à retranscrire les faits et les émotions, ainsi qu’à relater l’horreur de ce vendredi 13 novembre. Il s’agit donc de mots et de silence, de témoignages et de données : 131 victimes, 2400 parties civiles, plus de 300 témoins, 14 accusés, 3 avocats généraux, 380 avocats civils et criminels, 1 président, 4 assesseurs et 9 mois d’une intensité rare. C’est avant tout l’histoire des personnes impliquées. Une lecture édifiante, éprouvante et absolument nécessaire.
On était des loups, de Sandrine Collette (Fiction littéraire)
Je suis entrée dans ce « Nature writing » avec une certaine appréhension, sachant que Sandrine Collette n’allait pas offrir une promenade bucolique. Et je n’ai pas été déçue, le lecteur est emporté entre un drame familial dévastateur et une immersion dans un mode de vie naturaliste extrêmement précis (on dirait que l’auteure a elle-même testé les limites humaines de la vie en pleine nature !)
Je termine ce livre impressionnée par la justesse de la narration, brute dans son langage comme dans la beauté violente des sentiments. L’apprentissage de la paternité d’un homme fruste et solitaire est à la fois brutal et tendre, le voyage en voiture entre le père et l’enfant haletant, et la beauté des montagnes aussi sauvage que la vie des hommes.
Le style d’écriture est très oral, brut et direct, la narration est ciselée pour un rapport direct à l’animalité et à l’instinct de survie en milieu hostile, ce qui rappelle les livres de David Vann. Un roman noir très réussi !
L’Île aux arbres disparus, de Elif Shafak (Roman d’amour)
Un roman puissant qui aborde les thèmes de la guerre civile, de la communautarisme et de l’exil, à travers l’histoire d’une famille à Chypre et en Angleterre. L’auteur utilise habilement des métaphores avec les arbres et la nature pour souligner les thèmes de l’amour, de la haine et de la réconciliation. Le livre se termine sur une note d’espoir avec une communion inattendue entre l’humanité et la nature. Une lecture émouvante et réfléchie.
Guerre, de Louis-Ferdinand Céline (Fiction)
La Grande Guerre de Céline est un ouvrage poignant qui raconte la présence éphémère de l’auteur au front, ainsi que ses blessures et sa longue convalescence. Ce qui rend ce livre si remarquable, c’est qu’il s’agit d’un premier jet, non révisé éditorialement. Malgré quelques erreurs grammaticales et confusion dans l’identité de certains personnages, le talent de Céline est évident et nous frappe de plein fouet avec sa brutalité et son style oral crû. Il décrit avec trivialité son interaction avec son entourage et sa perception du monde, nous plongeant dans une imagerie impitoyable.
Les 20 livres sélectionnés dans cet article offrent une variété de genres, de styles et de thèmes qui ont su captiver les lecteurs. Les auteurs ont su aborder des sujets d’actualité, explorer des univers intimes ou encore dépeindre des réalités sociales avec brio. Cette année 2022 a été marquée par des ouvrages marquants qui ont su nous émouvoir, nous surprendre et nous faire réfléchir. Certains de ces livres resteront comme des incontournables de cette année et peut-être deviendront-ils des classiques de la littérature. Nous espérons que cette sélection vous permettra de découvrir de nouveaux talents et de passer de merveilleux moments de lecture. 🤓
Beau bilan. J’ai trouvé le Ernaux très très léger. (Grosse arnaque littéraire à mon sens, il aurait tout au plus mérité un article dans une revue.) En revanche, je partage totalement ton enthousiasme pour la série Blackwater dévorée avant l’été.
Connemara ne m’a pas totalement convaincue mais j’ai aimé le lire et enfin, Cher Connard vient d’arriver sur ma PAL… Bonne année de lectures 2023.