Le Trésor de la Sierra Madre, de B Traven (Sillage) — ISBN-13 : 9791091896221 — 320 pages — 21,50 € — Genre : La folie de l’or.
Un peu de littérature allemande cela vous dit ? De mon côté oui. Et puis pour tout vous dire, l’idée m’a été soufflée par le blog d’Eva et Patrice. Pour participer au mois des feuilles allemandes, il suffit de lire un écrivain qui s’exprime dans la langue de Goethe, mais si vous souhaitez plus de détails vous pouvez suivre ce lien…
Et si je commençais par dire quelques mots sur l’écrivain B Traven ? Il faut savoir que pendant très longtemps l’identité de cet auteur – qui rédigeait en langue allemande – était inconnue. Et même si aujourd’hui, après des recherches effectuées en 1982, on connaît une partie du parcours de l’écrivain libertaire mort à Mexico en 1969, le mystère B Traven n’est pas totalement élucidé puisqu’on doute encore sur sa date et son lieu de naissance, de même que sur sa nationalité d’origine. Venons-en maintenant au roman. Ainsi, le livre de B Traven débute en nous relatant l’histoire d’un métèque d’origine américaine qui vit tel un pouilleux, en faisant la manche, au Mexique au début du 20e siècle. Le personnage en question se prénomme Dobbs, c’est un traîne-savate qui n’a rien de sympathique, mais qui – malgré son tempérament – réussit à se faire embaucher pour une mission ponctuelle, il s’agit d’un travail harassant pour une compagnie pétrolière. Le travail achevé, Dobbs se retrouve avec quelques billets en poche qui ne représente finalement pas grand-chose. Mais que faire maintenant ? C’est ce que se demandent Dobbs et ses deux nouveaux compagnons (Curtin et Howard) de travail. Le plus vieux du groupe a entendu parler d’une mine oubliée remplie d’or, il propose d’aller trouver celle-ci, les deux autres acceptent et c’est ainsi que nos trois compagnons partent à l’aventure afin de faire fortune. Dans un premier temps, nos trois compères, qui rêvent de jours meilleurs, vont s’entraider dans l’espoir de trouver l’or, mais (en plus de la fatigue) de nombreux événements viendront remettre en cause la bonne entente – aurait-elle été de façade ? – de nos associés d’infortune. Le roman contient beaucoup d’aventures et de revirement, mais je préfère m’arrêter ici pour la description, car j’ai peur de trop en dire.
« Quiconque souhaite vraiment travailler n’aura pas de difficulté à trouver un emploi. » N’allez rien demander à ceux qui tiennent ce genre de propos. Ils n’ont pas de travail à vous offrir et ne connaissent personne qui ait entendu parler d’un poste à pourvoir. C’est la raison pour laquelle ils vous donnent si généreusement ce conseil, qui montre à quel point ils sont ignorants des réalités.
Le Trésor de la Sierra Madre, de B Traven est un roman âpre et dur dans lequel la misère humaine (des hommes qui rêvent de fortune) est palpable à chaque instant. Dobbs, le personnage principal du roman est un homme mauvais qui ne crois en rien ni en personne, c’est un homme égoïste que l’or a rendu complètement dingue. La psychologie des différents personnages, ainsi que les difficiles conditions de travail de nos trois chercheurs d’or qui souffrent jusqu’à l’épuisement sont très bien décrites par l’écrivain, on a vraiment l’impression d’y être et de deviner la tension monter entre les trois hommes (un quatrième va les rejoindre), de ressentir leurs douleurs, le soleil qui les brûle, la poussière qui s’incruste dans leurs pores… Cependant, il ne faut pas voir ce roman comme seulement un livre d’aventure, car l’auteur s’interroge aussi sur la place de l’homme dans la société, sur le capitalisme, la pauvreté, le bolchevisme dont il est explicitement question (à plusieurs reprises) dans l’histoire. Tout est extrêmement bien construit et passionnant de bout en bout. Il faut dire que les thèmes du roman, publié en 1927, sont très contemporains (cf. la citation que je donne). Généralement, je n’aime pas lire un livre lorsque j’ai vu l’adaptation cinématographique, mais dans ce cas précis cela ne m’a pas dérangé, car même si je connaissais l’histoire, l’écrivain a réussi à me captiver. Toujours est-il que je vous invite à également voir le superbe film de John Huston avec Humphrey Bogart (c’est peut-être son meilleur rôle) qui joue Dobbs.
Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.
Je n’ai pas vu le film et le sujet ne me passionne pas. Je crois que je vais laisser ce roman là où il est.
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Je comprends 😉
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Je ne connaissais pas du tout !
Merci pour la découverte !
En revanche j’apprécie cette petite maison d’édition qui farfouille justement à la recherche de livres oubliés et nous offre toujours de belles et surprenantes découvertes
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Moi aussi j’aime beaucoup cette maison d’édition…
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Ca a l’air très bien. Et effectivement, le sujet et les thèmes sont très modernes et « me parlent ». Le chômage et la crise, ça me dit quelque chose …
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Ce sont des thèmes, malheureusement toujours d’actualités…
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J’ai vu le film et il m’a laissé un souvenir impérissable, je me réjouis de m’attaquer au livre après t’avoir lu ! Merci Goran !
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Merci beaucoup, c’est vrai que le film est assez extraordinaire…
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Rien que le titre fait rêver…
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Exact !
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Pas vu le film et je ne connaissais pas cet écrivain. C’est vrai que le titre est beau et mélodique. L’or en a rendu plus d’un fou!
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En effet…
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J’en pense que cela me semble très intéressant, tu as un don pour dénicher des auteurs méconnus !
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Merci…
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Je n’ai pas lu le livre mais le film est excellent (de mémoire, pas de mention du bolchevisme dedans en revanche).
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De mémoire je ne pense pas non plus…
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Un auteur que je ne connais pas, une belle découverte grâce à ta chronique. Le côté mystérieux (ses origines…) est assez intéressant. J’avoue que tu en parles tellement bien que je le note pour moi… ou pour Patrice – à voir 🙂 Merci pour ta participation.
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Ou bien pour les deux 🙂
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Je ne connais pas le livre, par contre le film oui. Un film Huston/Boggie, cela ne se refuse pas ! je vois que le livre et le film sont au même niveau !
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Carrément 🙂
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