L’attentat, de Harry Mulisch (Actes Sud) — ISBN-13 : 9782742736416 — 280 pages — 8,70 € — Genre : À suivre.
Aujourd’hui, je suis accompagné de Patrice pour une lecture commune. Il va d’ailleurs peut-être y en avoir une autre. Il s’agit d’un livre que je n’aurais sans doute pas lu sans cet exercice et c’est pour cela que j’aime tant les lectures communes. N’oubliez pas d’aller lire la critique de Patrice ici.
En préparant cette critique, j’apprends que l’écrivain Harry Mulisch est devenu célèbre après que son roman « L’attentat » fut adapté au cinéma en 1986. Pour tout vous dire, je n’ai pas vu ce long-métrage qui obtient entre autres l’Oscar du meilleur film étranger. Aussi, après ce succès le roman a été traduit dans plus de vingt langues. Et c’est seulement maintenant, grâce à cette lecture commune, que j’en entends parler. Ainsi, ce roman raconte l’histoire d’un personnage, au début du livre celui-ci n’a que douze ans, il vit aux Pays-Bas, plus précisément dans la ville d’Haarlem, et s’appelle Anton Steenwijk. Le jeune enfant raconte son pays embourbé dans la Seconde Guerre mondiale, il décrit la collaboration, mais aussi la résistance, tout cela à sa manière. Puis, en janvier 1945 un homme est découvert mort (assassiné par les résistants) devant la maison des parents d’Anton. Il s’agit d’un policier, connu pour être un collaborateur des nazis. Par conséquent, les Allemands, par vengeance, sans vraiment réfléchir, brûlent la maison dans laquelle vivait Anton avec sa famille. Celle-ci est emmenée, les parents et le frère sont exécutés, Anton est envoyé chez son oncle. Comme on peut l’imaginer, l’univers du jeune enfant s’effondre. Tout ce que je viens de raconter se passe en quelque sorte dans le premier épisode de la vie d’Anton Steenwijk. En effet, le livre d’Harry Mulisch est découpé en cinq parties. À chacune de celles-ci, l’écrivain fait un bond dans le temps. On retrouve un Anton étudiant, puis un Anton médecin, un Anton qui se marie, etc. Ce livre, c’est l’histoire d’un enfant devenu grand qui ne parvient pas, malgré sa réussite sociale, à oublier son passé, mais c’est l’histoire d’un homme qui veut comprendre pourquoi ses parents ont été tués. Les réponses aux questions existent-elles ?
Loin, bien loin, au fin fond de la Deuxième Guerre mondiale, un certain Anton Steenwijk habitait avec son frère et ses parents en lisière de Haarlem. Le long d’un quai qui bordait un canal sur une centaine de mètres puis décrivait une faible courbe pour redevenir une rue ordinaire, quatre maisons se dressaient, assez rapprochées. Les jardins qui les entouraient, leurs balcons, leurs bow-windows et leurs toits pentus leur donnaient l’allure de villas, malgré leurs dimensions plutôt modestes ; à l’étage, toutes les pièces étaient mansardées. Elles étaient lépreuses et un peu délabrées car, même dans les années trente, on ne les avait plus guère entretenues. Chacune d’elles portait un de ces noms fleurant bon l’innocence bourgeoise propre à des jours moins troublés : Beau Site Sans Souci Qui l’eût cru Mon Repos.
J’ai beaucoup aimé ce livre, car j’aime les romans qui possèdent une ambiance marquée par la tristesse, par la douleur, la nostalgie d’un passé horrible. Certes, « L’attentat » de Harry Mulisch, c’est aussi l’histoire d’une enquête, celle d’un fils qui souhaite comprendre la mort de ses parents, mais ce roman c’est surtout l’histoire d’un pays, une réflexion sur le passé de celui-ci. Ce n’est pas dit dans le livre, mais il faut savoir que les Hollandais furent de véritables fanatiques. Alors que l’Allemagne nazie était perdue, les Pays-Bas ne voulaient pas capituler. À ma connaissance, ce pays est le dernier à l’avoir fait en Europe. Les collaborateurs français à côté font très très pâle figure. La Hollande a depuis bien changé, fort heureusement. Toujours est-il qu’encore aujourd’hui ce pays a du mal à accepter son passé pas joli joli. Mais je m’éloigne du sujet du roman qui est aussi une réflexion sur la mémoire. Pour conclure, ce livre, découpé en cinq grandes parties, est très bien écrit, c’est très prenant. Il ne me reste plus qu’à découvrir le film adapté de ce bon petit roman.
Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.
Je ne connaissais pas le côté nazi des hollandais. Mais si je comprends bien ce n’est pas me sujet du livre.
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Pas tout a fait…
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J’aime bien l’extrait que tu as choisi, une écriture assez classique semble-t-il …
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En effet, comme je les aime…
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Un bien beau billet Goran. Je ne connais pas cet auteur ni ce livre. Patrice et toi donnez envie de découvrir cette mémoire collective et individuelle.
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Merci 🙂
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Très intéressant, je note !
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Je suis bien tenté (très beau billet) et je crois même que je l’ai dans ma PAL.
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Si en plus tu l’as dans ta PAL, il ne faut pas hésiter…
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Je suis heureux de lire que le roman t’a beaucoup plu. C’était aussi le cas pour moi, et dès que j’ai appris qu’un film en avait été tiré, j’ai pensé à toi:-). Merci de m’avoir accompagné dans cette lecture commune et sûrement à très bientôt pour le même exercice !
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À très bientôt 😉
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Je n’en avais jamais entendu parler non plus. Et l’histoire de la 2e guerre au Pays-Bas… je ne connais pas du tout. Du coup, pourquoi pas, pour le moment où j’aurais le coeur bien accroché.
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Et oui, pourquoi pas… 🙂
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Vous avez été si convaincants tous les 2 qu’il a déjà rejoint mes étagères !
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Bravo 🙂
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Tristesse, douleur, nostalgie… La trilogie du beau.
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