Les neiges bleues, de Piotr Bednarski (Le Livre de Poche) — ISBN-13 : 9782253083870 — 192 pages — 5,10 € — Genre : Vive la vie.
« Les neiges bleues », de l’auteur polonais Piotr Bednarski, est un roman qui m’a été conseillé (il y a de nombreux mois) par une ancienne blogueuse. Aussi, il est possible qu’elle continue à me lire, alors je profite de ces quelques mots d’introduction pour la remercier. Merci Célina !
Ainsi, « Les neiges bleues » est un livre à caractère autobiographique. Effectivement, dans celui-ci, l’auteur polonais parle de sa jeunesse, celle qu’il a passé dans les immensités enneigées de Sibérie, dans un coin perdu et désolé qui peut atteindre les -45 degrés, attendant l’improbable retour du père (enfermé par les communistes soviétiques dans le goulag de Kolyma). Aussi, le narrateur, un enfant prénommé Petia qui vit avec sa mère et sa grand-mère (une vieille femme excentrique), raconte son quotidien, ses amitiés, ses moments heureux et malheureux. La vie est difficile, mais le jeune garçon, un être joyeux (malgré les circonstances), souhaite vivre, mais aussi profiter de la vie malgré les difficultés… En effet, le NKVD surveille tout le monde, les dénonciations sont nombreuses, presque autant que les exécutions. Pourtant, malgré les malheurs et les embûches, Petia ne cessera d’espérer une vie meilleure dans un monde ailleurs (sans Staline). Effectivement, l’enfant de huit ans va chaque jour rencontrer la mort, du côté de ses amis, de ses voisins, d’inconnus, mais aussi de la famille. La mère de Petia sera presque son seul rayon de soleil, c’est une femme douce et aimante (avec un certain penchant pour la bouteille), une femme surnommée « beauté » qui sera convoitée par tous les hommes qui croiseront sa route. Cependant, malgré la faim et la misère, celle qui est aussi belle que Néfertiti saura trouver l’amour auprès d’un homme bon et résister à tous ceux, comme le gouvernement totalitaire omniscient, qui soi-disant lui souhaitent le plus grand bien. Refuser de se soumettre, c’est parfois tout ce qu’il reste aux hommes et femmes épris de liberté…
Lors de ses accès de sincérité sentimentale, Beauté proclamait que mon vrai père c’était le champagne rouge. Un champagne magnifique, effervescent, qui l’avait jetée dans une sorte d’extase mystique. Elle m’avait conçu dans un bien-être champagnesque puis avait accouché dans les délais impartis. Tout le monde, toute mon école connaissait l’histoire de ma naissance et personne ne l’aurait mise en doute. C’est pourquoi les copains, lorsqu’ils usaient de mon patronyme pour me parler, m’appelaient Petia Rougechampagnevitch.
« Les neiges bleues » est un livre extrêmement émouvant. En effet, c’est un texte bouleversant qui m’a touché, comment rarement un roman l’a fait jusqu’ici. Ainsi, malgré la joie de vivre du jeune Petia, son quotidien est presque toujours malheureux. Malgré tout, Petia se raccrochera aux rares moments joyeux afin de ne pas abandonner, mais aussi ne pas renoncer à son enfance… Forcément, je me suis laissé prendre par la force de caractère de cet enfant de huit ans et j’ai aussi cru au lendemain meilleur, à un futur heureux. Et que dire du style d’écriture de l’écrivain polonais, ce fut un enchantement du début à la fin. Dans ce roman, les belles phrases pullulent, il est possible (quasiment à chaque page) de choisir une citation. Pour cet article je n’avais que l’embarras du choix et j’ai parfois pensé à Dostoïevski en lisant Piotr Bednarski. Ce dernier a réussi le tour de force de rendre son texte à la fois fluide, poétique, beau et intelligent. En filigrane, à travers ces souvenirs d’enfance, c’est aussi l’histoire d’un pays que raconte l’écrivain polonais dans son sublime roman : « Les neiges bleues ».
J’ai rédigé cette critique dans le cadre du « mois de l’Europe de l’Est d’Eva, Patrice et Goran ».
Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.
Un titre polonais en poche !? Je note immédiatement !
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🙂
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L’allusion a Dostoievski et le côté ancré dans l’histoire me tente. Mais j’ai peur de ne pas réussir à adhérer à un regard d’enfant. Si je tombe dessus je verrai bien 🙂
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Un enfant devenu grand avant l’âge…
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Je ne connaissais pas du tout et on a envie de partager cette émotion si bien décrite dans ce beau billet.
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Oui, il y a beaucoup d’émotions dans ce livre…
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Cela me parle Goran. Je le note…
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Merci 🙂
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Je le note aussi, il me tente ce livre. Merci Goran !
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Mais de rien…
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Je me rappelais du titre de Celina. Je sens ton émotion Goran à travers ton texte. Cette histoire nous parle beaucoup à travers tes mots. Je note aussi…
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C’est un livre très touchant… Et merci…
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Hi hi, je sors de ma cachette car oui Goran je continue à te lire. J’ai disparu de la blogosphère car je n’écris plus mais je reste spectatrice attentive. Et c’est avec grand plaisir que j’ai lu ton vraiment beau billet ; cette fois-ci je ne m’étais pas plantée, contrairement à Motorman 😉 et suis très contente que tu aies aimé ce récit. Merci à toi. Et bravo d’être toujours là, parmi les livres et les films !
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Coucou Célina, j’espérais un petit message de ta part 🙂 ça me fait vraiment très plaisir… J’espère que tu vas bien et que tu vas retrouver l’envie d’écrire…
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On verra :-).
A plus !
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😉
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Je garde aussi un souvenir ému de ce livre et tu en parles avec une sincérité très touchante.
Bonne fin de semaine !
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Merci !
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Je l’avais noté sur mon carnet après avoir lu également un commentaire très positif sur un blog. C’est un très beau titre pour saluer la littérature polonaise. Merci !
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Merci !
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Très beau billet, on sent que ce livre t’a beaucoup ému. Je serais presque tentée 🙂
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Seulement presque 🙂
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Je le note pour les jours lointains où je n’aurai plus de lecture à m’attendre 🙂
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Oh non, ça me donne trop envie !
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Merci !
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Celui-là, ces neiges bleues, je l’ai lu il y a bien longtemps. J’ai dû sortir même une bouteille de vodka. Une Zubrowska, qui n’est pas polonaise, contrairement à l’histoire. Mais je me souviens de cette émotion, à travers le regard de cet enfant. A conseiller forcément pour celui qui veut lire une histoire triste dans un froid proche de la Sibérie. Un très beau roman de l’enfance, l’un de plus beaux romans polonais même si je n’ai dû lire que trois histoires polonaises dans ma vie…
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Moi aussi j’avais sorti la bouteille…
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Là je ne résiste pas ! 😉
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🙂
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la citation avec « Petia Rougechampagnevitch » m’a fait sourire….je le note même si il a l’air très triste, non ?
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Oui, c’est un livre d’une grande tristesse…
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Ce billet touchant mérite le haut de l’affiche dans les titres du mois de l’Europe de l’Est. Quelle merveille l’écriture de P. Bednarski ! Merci et pour moi découverte d’un blog riche de pépites.
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Merci beaucoup 🙂
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