La découverte du Japon (1543-1551), de Xavier de Castro (Chandeigne) — ISBN-13 : 9782915540956 — 413 pages — 29 € — Genre : Insubmersible. ✮✮✮✮✮
Voici encore un article que j’ai rédigé il y a quelques années, bien avant la naissance de mon blog. J’espère que cet article vous intéressera… Si je pioche ces derniers temps dans mes anciens textes, c’est que j’ai un peu la paresse d’écrire en ce moment et en même temps je veux continuer à alimenter mon blog et le faire vivre…
Comme le titre l’indique, ce livre traite de la première découverte du Japon par les Européens en 1543. Ainsi, bien avant Matthew Perry et surtout bien après la tentative d’invasion du Japon par les Mongols de Kubilay Khan, les Portugais furent les premiers Européens à découvrir le Japon. Aussi, alors que les Perses ont été probablement les premiers à parler de ce pays, c’est « Le Livre des Merveilles » de Marco Polo (décrivant une terre insulaire immensément riche et nommée Cipango), qui poussa de nombreux explorateurs, tels que Christophe Colomb, à sa recherche. Cependant, rien n’y fit et c’est à la suite d’un typhon que des aventuriers portugais, en partance pour la Chine, accostèrent par la force des évènements sur les côtes de Tanegashima.
Cette histoire de l’arrivée des Portugais au Japon, jusqu’à leur perte d’influence au profit des Hollandais et expulsion en 1600, est contée dans une préface de Rui Loureiro qui fait office d’introduction. En effet, non-prosélytes, les Hollandais furent tolérés jusqu’à la fermeture définitive du Japon en 1650. Le livre se concentre sur la période de la présence portugaise au Japon et ne décrit que très sommairement ce qui s’y est passé ensuite.
La seconde partie du livre, elle, à travers de nombreuses cartes d’époque, nous explique comment les contours du Japon étaient imaginés par les Européens. Qui a dessiné les cartes ? Comment ? Pourquoi ? Font partie des sujets traités ! Au départ terre pratiquement inconnue et qui n’était représenté que très sommairement, le Japon peu à peu prend forme (sous nos yeux) avec de très belles reproductions de cartes. Les amateurs d’atlas seront ravis, bien que certaines copies soient extrêmement petites.
La troisième partie du livre complète parfaitement la préface, puisqu’elle met en parallèle l’histoire de la découverte du Japon par les Portugais, avec de nombreux témoignages et lettres d’époque. L’ensemble est abondamment commenté, critiqué et mis en perspective. Les déclarations et lettres sont parfois exagérées, magnifiées et en cela les notes de bas de page sont très éclairantes. Toujours est-il que tous ces passages se lisent comme un roman d’aventures. Aussi, une fois notre lecture achevée, nous regrettons la fin du voyage dans lequel nous nous étions plongés. À travers ce livre, nous apprenons ce qu’a été la première évangélisation du pays, nous vivons cela de l’intérieur à l’aide des lettres du jésuite François-Xavier. Bien entendu, il n’est pas seulement question dans cet ouvrage de l’évangélisation du pays puisque nous avons aussi de nombreux témoignages de commerçants et autres aventuriers. Par exemple, l’influence qu’ont eue les arquebuses apportées par les Portugais sur la société japonaise y est aussi traitée ainsi que bon nombre d’autres évènements. D’autre part, certains passages, qui expliquent comment les Européens voient les Japonais et inversement, sont assez amusants puisque ces perceptions sont proches des nôtres. Les Japonais sont présentés comme un peuple curieux et ouvert sur le monde et contrairement à certaines idées reçues, ils le sont toujours. Seul regret (peut-être), le peu de témoignages japonais sur cette rencontre entre deux cultures diamétralement opposées. Certes, ces points de vue japonais existent, mais nous en voulons toujours plus.
Quoi qu’il en soit, « La découverte du Japon par les Européens (1543-1551) » est un ouvrage passionnant, instructif, stimulant et qui nous donne envie d’en connaître plus, d’en savoir plus ; d’une part sur cette époque riche en découvertes et d’autre part sur les Portugais et japonaise. Il est d’ailleurs possible de compléter sa lecture par d’autres ouvrages traitant du même thème et toujours avec la même maison d’édition. Par exemple, « Le puissant royaume du Japon : La description de François Caron (1636) » pour n’en citer qu’un. Un dernier mot sur l’ouvrage en tant qu’objet, il est magnifiquement réalisé (comme toujours chez les Éditions Chandeigne), avec un papier cousu et épais, une couverture rigide ainsi qu’une police de caractère agréable à la lecture.
Qui aime l’histoire du Japon et sa culture ?
Ouf, je pensais être seul à avoir des difficultés à écrire des articles ….
Genre : Insubmersible ? synonyme de Japon
J'aimeAimé par 2 personnes
Et non, tu n’es pas le seul… Et oui pour le genre 🙂
J'aimeAimé par 1 personne
Bookmaniac camarade, tes articles sont toujours très intéressants…
J'aimeAimé par 2 personnes
Merci Camarade Cat ….
J'aimeAimé par 2 personnes
J’aime beaucoup l’histoire et la culture japonaises, alors je note 🙂
J'aimeAimé par 1 personne
Merci !
J'aimeJ'aime
Oh mais c’est une excellente idée (car je ne songe pas toujours à plonger dans les profondeurs des blogs), alors que les bons billets sont bien là. De plus, sujet fascinant!
J'aimeAimé par 1 personne
Merci, c’est certes un vieux billet, mais jamais publié sur mon blog. Il est inédit ici.
J'aimeJ'aime
Je ne suis pas très axée sur la culture japonaise pour toutes sortes de raisons, mais il faut savoir ouvrir ses horizons! Merci de me frayer un chemin vers cette dernière!
J'aimeAimé par 1 personne
😉
J'aimeAimé par 1 personne
Très intéressant. Voilà un livre que je lirais et que je recommanderait à un ami japonais Takemoto. Un personnage haut en couleur toujours friant de culture. Bon week end cher Goran… Et tu fais de ressortir les vieux dossiers car ils ne sont pas mal du tout…
J'aimeAimé par 1 personne
Merci Cat.
J'aimeJ'aime
Intéressant… Plus une culture est différente de la nôtre, plus cela m’intéresse. La rencontre de deux cultures très différentes est un évènement fascinant, je trouve. Le note cet ouvrage pour une future lecture.
J'aimeAimé par 1 personne
En effet…
J'aimeJ'aime
Moi aussi je serais très intéressée par ce livre, cela complèterait bien le roman que je lis actuellement : de Shusaku Endô : « L’extraordinaire voyage du samourai Hasekura », un récit très captivant sur la découverte de l’Occident par quelques émissaires japonais au 17è siècle …
J'aimeAimé par 2 personnes
Ah oui ça me semble captivant…
J'aimeAimé par 1 personne
Oui, c’est très bien, et les occidentaux ont un rôle peu reluisant dans ce livre.
J'aimeAimé par 1 personne
Tu es du genre paresseux toi? ^^
Je m’intéresse au Japon, ça tu le sais et je compte bien prendre le temps de découvrir sa littérature cette année.
J'aimeAimé par 1 personne
Et oui, parfois 🙂
J'aimeAimé par 1 personne
Ton article est bien intéressant, merci.
Comme toi, j’aime beaucoup le soin qu’accordent les éditions Chandeigne à leurs livres. Un riche catalogue.
Et bon courage pour continuer à rédiger des billets. On a tous des baisses de régime 😉
J'aimeAimé par 1 personne
Merci Célina
J'aimeAimé par 1 personne
Voilà une lecture (voire plusieurs si l’on lui ajoute celle de François Caron) tout à fait complémentaire à la vision du récent film de Scorsese « Silence », ou bien à la lecture des romans d’Endô (cité d’ailleurs dans un post précédent).
J'aimeAimé par 1 personne
En effet, à lire avant ou après avoir vu le film… Merci.
J'aimeAimé par 1 personne