Le voyageur et le clair de lune, de Antal Szerb (VIVIANE HAMY) — ISBN-13 : 9782878585049 — 264 pages — 11,20 € — Genre : Balade Italienne. ✮✮✮✮✮
Un jeune couple hongrois décide d’aller en Italie pour leur voyage de noces… Le mari (Mihály) vient d’un milieu bourgeois, un milieu qui ne lui convient pas, mais auquel il décide malgré tout de participer. La femme (Erzsi) possède aussi une fortune confortable, bien plus que celle du mari. Alors, ce voyage de noces est aussi le moyen pour ce jeune couple d’apprendre à mieux se connaître et peut-être à s’aimer. Effectivement, tout indique que le mariage semble avoir été arrangé…
Toujours est-il, qu’un matin à une terrasse d’un café italien le mari croisera le chemin d’un ami d’enfance… Aussi, de vieux souvenirs occultés vont refaire surface et l’homme qui avait décidé de se retrouver à l’aide d’un mariage va finir par se perdre. La séparation va se faire sur un malentendu, Mihály ne prendra pas le bon train tandis que Erzsi dorénavant seule et libre de ses mouvements va quitter l’Italie pour Paris.
Le personnage principal du livre est ce jeune époux qui fuit son avenir, sa vie présente et future. Mihály est nostalgique d’un passé bien rempli. Ce dernier, regrette son amour d’autrefois et il souhaiterait revivre sa jeunesse pourtant pas si lointaine. Alors, Mihály part voyager à travers l’Italie pour s’échapper d’une vie monotone qui semble vouloir l’enchaîner. Il y a un peu de Dostoïevski dans ce roman, mais ce n’est pas l’âme russe qui est mise à nu, mais l’âme hongroise, l’âme d’un homme qui ne veut pas clore le chapitre de ses expériences de jeunesse. C’est l’âme slave qui transpire de ce roman ! Les errances et les rencontres nouvelles de Mihály n’auront pourtant pas le goût d’autrefois, mais comment le pourraient-elles ? Dans ce pays qui n’est pas le sien, Mihály reverra d’anciens camarades, mais ces derniers contrairement à lui auront changé.
« Mihály avait très envie d’aller à Sienne, même abstraction faite de Millicent. Il s’ennuyait à mourir à Foligno et désirait ardemment se rendre à Sienne. Son apathie l’avait quitté, et les villes italiennes recommençaient à exiger, avec douceur et fermeté, qu’il les visitât toutes et partageât leurs secrets tant qu’il n’était pas trop tard. Comme au début de sa lune de miel, il portait à nouveau en lui cette chose que l’Italie représentait, comme un trésor d’une grande fragilité qui pouvait lui échapper des mains d’un instant à l’autre. »
À côté de ça, l’auteur s’intéresse aussi aux errances de la femme, car elle aussi fuit, mais non pas afin de revivre les histoires de sa jeunesse, mais pour connaître l’aventure, les expériences qu’elle aurait dû avoir lors de son adolescence. Et Erzsi tentera le diable, comme pour mieux s’affranchir d’une époque et de ses contraintes…
Ce livre parle de regrets. Lui regrette sa vie tumultueuse, tandis qu’elle regrette de ne pas en avoir eu une. Ainsi, l’homme et la femme vont fuir afin d’aller à la quête d’une vie différente et idéalisée, une vie qui ne semble exister ailleurs que dans l’esprit tumultueux de ce jeune couple. Il s’agit de l’histoire d’un couple qui s’est trouvé au mauvais moment et pour une raison qui n’était pas l’amour. Il s’agit d’une histoire sur le refus de vieillir, mais aussi sur le refus des conventions sociales et sur une rencontre ratée. Il s’agit de l’histoire d’une séparation. Il y a beaucoup de nostalgie dans ce roman et comme vous commencez à le savoir, c’est un sentiment qui m’inspire…
Merci à la charmante et non moins passionnante Corentine de m’avoir fait découvrir ce livre. Je vous invite à aller lire sa critique en cliquant ici. N’hésitez pas à visiter son blog, il est rempli de belles critiques… Sauf quand elle parle de Dostoïevski 🙂
Qui a déjà lu ce livre ? Et qu’en avez-vous pensé ? Qui aime les histoires dans lesquels, le personnage principal vagabond afin de se retrouver ? Qui aime les histoires où l’âme humaine est mise à nu ?
En bonus, voici une chanson qui colle parfaitement au livre :
J’aime l’idée de nostalgie, c’est un sentiment qui peu être très fort et peu nous faire faire des choses insensées !
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Alors il faut écouter la chanson en fin d’article 😉
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Je ne l’a connaissais pas et j’aime beaucoup ! =)
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Oh, c’est gentil comme tout, merci beaucoup 🙂 Concernant Dostoïevski, je me suis promis de réessayer 😉
Je suis contente que ce livre t’ait plu en tout cas, Antal Szerb n’a pas écrit beaucoup de romans par contre, c’est dommage…
Elle est très sympa la musique !
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😉
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C’est vraiment le genre de littérature que je pourrais aimer! 🙂 Un livre de plus à découvrir quand ma PAL aura maigri! 🙂
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Ah sacré PAL !
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Disons que comme mon blog cible certains genres, il faut bien que j’aie des priorités. 🙂 Sinon, je suis encore devant ma PAL à me demander ce que je vais lire! 😉
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Si tu veux, j’ai une idée pour t’aider à choisir quoi lire… Et bien tu ne lis que ce que je conseille et le tour est joué 😀
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Hahahahaha!
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Ce livre semble explorer les méandres de l’âme humaine, donc il pourrait m’intéresser ! En plus je ne connais pas grand chose à la littérature hongroise …
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J’apprécie beaucoup cette littérature que je découvre petit à petit…
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J’aime beaucoup le titre et ta chronique donne très envie !
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Merci, il ne faut pas hésiter, surtout si tu aimes le genre un peu de littérature russe…
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Je ne m’y connais pas vraiment, mais oui j’essaierai 🙂
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De mon côté, j’adore! La nostalgie, les sentiments, les personnages qui se cherchent, l’Italie, un style comme la littérature russe, je note le titre et je vais tenter de le trouver ici. La vidéo était très belle. Il y a des bouts qui me rappelaient mon enfance…Merci pour cette découverte! 🙂
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Je savais que tu allais aimer… 😉
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Tu commences à trop me connaitre! 🙂
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Effectivement… Et c’est chouette non ?
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Oui! On finit par connaitre les goûts de chacun dans cette blogosphère.
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J’ aime beaucoup également les errances des personnages qui cherchent un mieux à leur existence. Il suffit parfois d’un rien pour qu’ une vie bascule. Cela m’ a fait penser à un autre mariage qui capote, celui des deux jeunes mariés de Sur la plage de Chesil de Ian McEwan. Là aussi le poids des conventions, de la bourgeoisie et l’ envie soudaine de se libérer.Merci pour ta chronique, je note précieusement!
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Effectivement, il suffit parfois d’un rien pour qu’une vie bascule…
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Je ne suis pas souvent conquise par la littérature nostalgique slave .. j’étouffe souvent dans ce genre de romans mais je ne connais pas du tout cet auteur qui serait peut-être une bonne surprise.
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Qui ne tente rien… 😉
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Je connais fort peu les auteurs hongrois mais j’apprécie Magda Szabo, pas seulement pour La Porte.
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Je n’ai pas encore lu Magda Szabo… Encore un livre que je vais rajouté à ma liste. Merci.
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Je note, bien entendu, même si je me concentre surtout sur Gyula Krudy parmi les Hongrois actuellement (je ne me lasse pas de le lire, chez différents éditeurs). J’aime cette nostalgie hongroise et ces errances de leurs personnages.
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Oui, moi aussi j’aime beaucoup cette nostalgie…
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Merci de me faire découvrir cet auteur hongrois. Je note ce livre dont le thème me séduit beaucoup. Et je me promets de revenir vers ton blog, récemment découvert !
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Merci et à très vite Patrice.
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