Journal d’un Etudiant en Histoire de l’Art, de Maxime-Olivier Moutier (MARCHAND DE FEUILLES) — ISBN-13 : 9782923896489 — 458 pages — 35 € — Genre : En classe !. ✮✮✮✮✮
Après avoir lu « Journal d’un Etudiant en Histoire de l’Art » de Maxime-Olivier Moutier (aux éditions Marchand de Feuilles) dans le cadre de La Voie des indés 2016, je tiens à remercier Libfly, Aurélie et Marie ainsi que les différents éditeurs pour leur opération.
Maxime-Olivier, psychanalyste de 37 ans, est un amoureux de l’art, des arts, de ces objets créés par l’homme afin de provoquer chez ce dernier : plaisir, joie et parfois dégoût.
Alors il n’oublie pas sa promesse et emmène son fils visiter Paris et ses musées, mais aussi Versailles et son château. Les œuvres de Jeff Koons y sont exposées, Maxime-Olivier est subjugué, car il aime tout autant l’art contemporain que l’art classique. Le narrateur n’est pas de ceux qui hiérarchisent l’art. La famille rentre heureuse au Canada d’un voyage plein d’émotions et de sensations, comme celles que connut en son temps Stendhal lors de son escale à Florence. C’est ainsi que commence le journal « intime » de Maxime-Olivier, c’est ainsi que le lecteur rentre dans le monde d’un passionné qui a décidé de changer de vie…
De plus, Maxime-Olivier, me semble-t-il, fait sa crise de la quarantaine. Aussi sa vie, en tant que psychanalyste, ne le satisfait plus, alors tout naturellement, Maxime-Olivier décide d’en changer. Sauf que reprendre ses études à presque 40 ans, alors que l’on a une vie bien rangée, n’est pas une décision facile. Pourtant Maxime-Olivier souhaite réaliser son rêve, étudier l’histoire de l’art et rien ne l’arrêtera… Pour ma part, j’ai toujours trouvé (très courageuses) ces personnes qui décident de tout remettre en question afin d’atteindre le but de leur vie. Réaliser et vivre ses rêves ! Même si la « vie étudiantine » n’est pas toujours de tout repos :
« Le temps passe. J’ai le sentiment de ne rien voir. J’emmagasine de l’information à grands coups de bulldozer. Comme un obèse morbide mange du gâteau. Pas le temps de digérer convenablement. Parce que pas le temps de catalyser la moindre réaction biochimique. Tout passe tout droit. »
Maxime-Olivier Moutier dans son journal d’un étudiant en histoire de l’art va nous parler de lui, de sa vie familiale, de son quotidien en tant qu’étudiant. Son livre est rédigé à la manière d’un journal intime. Les phrases sont simples, parfois un peu trop… On suit cependant avec intérêt les problèmes familiaux de Maxime-Olivier… Le style de l’auteur est tour à tour mélancolique, violent, désabusé, émotif. L’état émotionnel du narrateur change comme changerait celui d’un étudiant se sentant dépassé et parfois abandonné. Maxime-Olivier nous parle de son fils, de ce qu’il espère pour celui-ci, de ses craintes. Aussi, le narrateur raconte ses journées en tant que nouvel étudiant en histoire de l’art, il parle de ses collègues, de ses professeurs, de ses appréhensions, de ses notes qu’il espérait meilleures et surtout de ses cours et de son rapport à l’art. En effet, pour Maxime-Olivier l’art n’est pas seulement une matière qu’il doit étudier pour obtenir son diplôme, mais c’est aussi et surtout une discipline qui permet de mieux appréhender le monde qui l’entoure, de mieux comprendre l’autre, de mieux vivre… Pour notre plus grand plaisir, aujourd’hui, l’art est partout, même si malheureusement il est aussi parfois, pour d’obscures raisons, caché, censuré, détruit.
C’est la partie que j’ai préférée dans ce livre, celle où il est question de l’art et des cours en histoire de l’art du narrateur. J’avais parfois le sentiment d’être dans la même classe que Maxime-Olivier, à apprendre avec lui. Je sais maintenant que je ne dois pas acheter l’édition de poche de l’histoire de l’art d’Ernst Hans Gombrich, je sais maintenant le rôle qu’a joué la papauté dans la promotion de la sculpture, je sais maintenant que de tout temps l’art a été combattu, je sais maintenant que l’art libère et emprisonne, je sais maintenant que…
Aussi, avant de conclure, je vous invite à lire la critique de Madame lit, c’est elle qui m’a donné envie de réclamer ce livre. Madame lit a réussi bien mieux que moi à décrire l’univers et le propos de Maxime-Olivier Moutier, même si j’espère aussi vous avoir donné envie.
Et vous, quel est votre rapport à l’art ? Que pensez-vous de l’art et de la censure ? En fin de compte, l’un peut-il aller sans l’autre ? Je serais d’avis que non, même si je le regrette… Qu’en pensez-vous ?
Très belle chronique Goran! Tu parles merveilleusement bien de ce roman. Mon rapport à l’art est important car j’ai étudié la littérature toute ma vie… Depuis que j’ai lu ce livre, j’ai peur de souffrir du syndrome de Stendhal lors de mon passage à Florence en mai! 🙂 Comme quoi l’art m’habite.
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Connaitre le syndrome de Stendhal ça doit être quelque chose…
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Ton enthousiasme donne envie, c’est sûr.
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😉
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C’est ce que moi même je suis en train de faire, 37 balais et reconversion parce que j’aime le changement. Mais moi c’est pas vers l’art mais vers l’humain (infirmier…). Pas forcément intéreesé par le bouquin mais je pourrais écrire ma version 😉
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hehe très bonne idée pour le livre… Et la formation !
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Pour répondre à la question posée, je suis, comme la majorité sans doute, plus favorable à l’art qu’à la censure mais je peux imaginer qu’il soit parfois utile de censurer. Pas pour des motifs futiles (opinion ou pudeur) mais pour des motifs sérieux : atteinte à la dignité, apologie de la torture, ou des choses comme ça. Mais c’est évidemment extrêmement délicat…
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Merci de ta réponse…
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Tiens il m’avait déjà tapé dans l’oeil chez Madame Lit et là tu me le rappel à mes souvenirs =)
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Mais pourquoi ai-je lu cet article bon sang? Tout m’intéresse dans ce que tu racontes là. Thème, références à l’art. (Bon, espérons que Jeff Koons n’y occupe pas trop de place toutefois… ^^)
Bref, c’est noté. (Merci)
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Rassure-toi, l’auteur ne parle de Jeff Koons qu’au tout début du roman. Je ne suis pas non plus un grand fan de cet artiste.
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Doublement rassurée je suis. (Il ne me reste qu’à économiser un peu pour m’offrir ce joli titre.)
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Effectivement, il n’est pas donné… Le prix m’a surpris.
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J’adore l’art et son histoire. Je note donc ce titre.
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Très tentant ce livre. Cela parle d’Art (et j’adore cela), de reconversion (j’ai donné il y a 10 ans et je ne regrette pas), c’est sous forme de journal (j’aime lire les journaux intimes des autres ! lol) mais c’est vrai que le prix…. Bon, au canada, il coûte moins cher, mais il faut y aller.
Je le note dans un coin au cas où la bonne fortune me sourirait un jour.
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J’ai eu de la chance de recevoir ce livre gratuitement…
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Intéressant, mais est-il bien écrit? un petit extrait?
Censure ou pas, le scandale est omniprésent en art. C’est souvent par lui que les choses avancent! https://culturieuse.wordpress.com/2014/04/26/robert-mapplethorpe-1946-1989-auguste-rodin-1840-1917-%C2%A7-scandales-artistiques/?preview_id=5516&preview_nonce=7433ce25a2&preview=true
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J’ai mis un extrait en milieu de texte… Je trouve que, c’est bien écrit… Et, c’est vrai que souvent le scandal fait avancer les choses…
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Oups, mais oui!
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😉 Sinon, j’ai regardé un peu et ton blog est très intéressant !
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