Queen and Country, de John Boorman — Royaume-Uni 2014 — Genre : Petits rigolos. ✮✮✮✮✮
Et j’étais passé à côté…
Je pensais que John Boorman ne réalisait plus de films. Effectivement, depuis 2003 et son film « In My Country » (avec Samuel Leroy Jackson, Juliette Binoche), je n’avais plus entendu parler de lui. Qui plus est ce film n’est jamais sorti au cinéma en France.
Et je m’étais trompé…
Ainsi, en 2014 sortait « Queen and Country » et je ne l’appris qu’il y a quelques jours, complètement par hasard, sur Canalsat. Par conséquent, j’étais à la fois heureux et impatient de découvrir le dernier film de John Boorman. Un peu comme on le serait de revoir, un vieil ami perdu de vue depuis plus de 10 ans. Et je n’ai pas été déçu, car à 83 ans le réalisateur britannique maîtrise encore parfaitement son art. « Queen and Country » est donc la suite d’un autre excellent film de John Boorman sorti en 1987 à savoir « Hope and glory ». Rassurez-vous, pour la compréhension de l’histoire, vous pouvez voir le second film sans avoir vu le premier. Pour le synopsis, je me permets de reprendre celui que j’ai trouvé sur Wikipédia et qui, pour une fois, résume l’histoire en quelques lignes sans révéler toute l’intrigue dans un long descriptif (trop détaillé).
« Angleterre 1952 : neuf ans après les évènements vécus pendant la guerre, Bill Rohan est maintenant appelé à effectuer son service militaire dans l’armée de Sa Majesté. Pour beaucoup d’appelés, la crainte est de partir sur le front de la guerre en Corée. Bill Rohan se lie d’amitié avec Percy, jeune soldat franc-tireur, et se heurtent à la rigidité de leur hiérarchie militaire, en la personne du sergent-major Bradley. Parallèlement, tous deux vivent leurs premiers amours : Bill tombe amoureux d’Ophélia, jeune aristocrate dépressive tandis que Percy s’éprend de Dawn, la soeur délurée de Bill… ».
Deux principaux thèmes se croisent et s’entrecroisent dans ce film, celui de la guerre et celui de l’amour. Dans cette oeuvre hautement autobiographique, John Boorman nous raconte son passage à l’âge adulte. Paradoxalement, le sujet de la guerre est traité avec légèreté, on rit énormément, tandis que dans le film les scènes amoureuses nous font pleurer. Effectivement, le héros du film, Bill, ainsi que son camarade, Percy, ne cesse de faire les pitres. Tout le monde s’amuse à la caserne, la guerre de Corée semble si loin et pourtant si proche. Certes, il y a aussi beaucoup de tension dans ce lieu réservé aux soldats, mais celle-ci est vite évacuée grâce à l’humour. Les gags sont, je trouve, assez croustillants et excitants. On craint pour nos héros, car les commandants n’apprécient guère leurs blagues de mauvais goût… Et il y a les permissions à l’aide desquelles nos deux compères font des rencontres amoureuses. Bill tombe sous le charme d’une femme inaccessible, trop belle, trop intelligente, trop différente… Il l’aime comme il n’a jamais aimé jusqu’ici. Percy lui aussi tombe amoureux, mais différemment, sans être sous l’emprise du charme féminin à la fois hypnotique et (parfois) destructeur. Enfin, on retrouve la maison sur l’île, celle où a grandi Bill et dans laquelle vivent encore ses parents. L’endroit est poétique et charmant. On se croirait dans un rêve. La musique permet aussi de mieux séparer les deux thèmes du film. Cette dernière est enjouée à la caserne et envoûtante en dehors. Ce film de John Boorman a vraiment une ambiance particulière, surannée… Cette époque décrite dans le film, on la regretterait presque, alors que l’on ne l’a jamais connu. Je dis presque, car il ne faut pas oublier que c’est la guerre et que le film contient aussi des moments extrêmement douloureux.
J’ai trouvé les acteurs vraiment très bons. Et le film, en plus des deux héros, comporte beaucoup de personnages secondaires tous très intéressants, on s’y attache et parfois on a de la peine pour eux. Maintenant, je me dis que « Queen and Country » est probablement le dernier John Boorman. Quel dommage ! J’espère me tromper et être de nouveau agréablement surpris d’ici quelques années. Je n’oublie pas qu’en 2012 et à l’âge de 102 ans, Manoel de Oliveira présentait son dernier film à la Mostra de Venise…
Avez-vous vu ce film ? Qu’en avez-vous pensé ? Quels sont vos films préférés de John Boorman ?
Là, pour le coup, je suis très curieuse, car je n’ai même encore jamais vu « Hope and Glory ». Je ne pensais pas que Boorman œuvrait encore derrière la caméra, et je n’ai vu qu’ « Excalibur » (chroniqué sur mon blog) et « La Forêt d’émeraude » – et je dois voir « Zardoz » avec mon frère, mais juste à cause d’un irrémédiable penchant pour le kitsch.
En tout cas, ta critique m’a donné très envie de découvrir « Queen and Country » si j’en ai l’occasion! 🙂
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Il faut, il faut, voir tous ces films…
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J’ai vu « Hope and Glory » il y a plusieurs années. J’avais beaucoup aimé… Celui que tu nous présente me tente; c’est mon genre de film… Je vais vérifier s’il est disponible à la bibliothèque!
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Tu verras, ce film est tout aussi bien et on retrouve avec plaisir le gamin maintenant grand qui vivait sur son île…
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Pour faire simple : je n’en ai vu aucun.
Pour faire bref: je sais ce qu’il me reste à faire.
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😉
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J’ai très envie de le voir, surtout si les scènes d’amour font pleurer et les scènes de guerres rire. j’aime ce décalage…
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A ne pas rater donc…
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Tu me parles de John Boorman, et je ne pense qu’à un seul film, sa référence : Delivrance.
Il date mais depuis qu’est-ce qu’il a fait d’autres…
En fait, je ne sais plus trop, et j’ai du aller voir sur Wikipedia, et me rendre compte qu’il y avait aussi La forêt d’émeraude citée par les prédécesseurs. Et aussi que vois-je, un film que j’ai bien aimé : Le tailleur de Panama.
Mais pour moi, John Boorman, c’est Délivrance. Point.
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Delivrance et la scène du petit cochon j’ai adoré 😉
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J’ai vu Délivrance. Après, le reste fait penser à de la guimauve ! Il y a aussi Excalibur, très drôle.
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Excalibur j’avais adoré…
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J’avais hésité à voir ce film lors de sa sortie en salles, mais du coup avec ton billet, je vais le noter dans un coin pour le regarder un de ces quatre 🙂
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Ton avis donne vraiment envie de découvrir ce film dont je n’ai jamais entendu parlé. Du coup, je le note et j’espère le découvrir prochainement. Merci !
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J’ai très envie de voir ce film. Autant j’avais adoré « Le général », autant d’autres films de Boorman m’ont mis mal à l’aise… (entre autres « tout pour réussir »). J’avais beaucoup aimé un essai de lui, « Rêves prometteurs, coups durs – journal de l’année 1991 »
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« Le général » est effectivement un super film, il y a même eu un très mauvais remake (Ordinary decent criminal ). Il faudrait que je revois « tout pour réussir », mais qu’est ce qui t’a mis mal à l’aise dans ce film ?
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